Édition du vendredi 15 décembre 2006
L'Association des régions de France demande un nouveau transfert des responsabilités de l'Etat central vers les régions
LAssociation des régions de France (ARF) tient son congrès jusquà ce soir à Dijon, sous la présidence dAlain Rousset, président (PS) de la région Aquitaine.
Au cours des débats, François Patriat, le président de la Bourgogne, a évoqué les problèmes que rencontrent les régions et lancé l'idée d'une nouvelle loi de décentralisation. Cette «loi de régionalisation d'avenir» prendrait en compte une refonte de la fiscalité mais aussi la création de blocs de compétences que préconise le projet socialiste pour la présidentielle. Elle mettrait en place un nouveau transfert des responsabilités de l'Etat central vers les régions qui pourrait se traduire par la régionalisation de la politique de l'investissement et des aides industrielles, mais aussi de la totalité des outils de la politique de l'emploi.
Selon Alain Rousset (PS), le président de l'ARF, «les régions ont acquis une expérience et une créativité extraordinaires dans le domaine de la modernisation industrielle et elles piaffent pour qu'on leur donne enfin les moyens de jouer le rôle de chef de file». «Ne pas le faire, selon lui, c'est se priver de 0,5 à 1% de croissance».
Intervenant devant l'assemblée générale de l'ARF, Abdou Diouf, le secrétaire général de la Francophonie, a estimé pour sa part que «la francophonie a besoin d'une coopération décentralisée forte». Pour engager des actions, «l'acteur le plus proche des populations est le plus pertinent», et les régions «peuvent apporter beaucoup», a estimé l'ancien président sénégalais qui a poursuivi en affirmant qu'il faut «oublier l'époque d'une francophonie préhistorique, perçue comme un bastion arrogant». Désormais, les états membres de l'Organisation internationale de la francophonie «s'engagent sur les valeurs d'humanisme, de justice et de solidarité».
Au cours de son intervention en tant que porte-parole de l'ARF, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente, a appelé à engager «une nouvelle phase de la régionalisation» qui permette de «réconcilier l'Etat avec le fait régional», en déclarant notamment: «Il faut avoir le courage de réconcilier la dynamique de l'Etat et la créativité territoriale: une des solutions pour sortir de la France du déclin se trouve là.» Elle assuré vouloir faire émerger un «modèle régional» pour la France, en généralisant les réalisations et les expériences qui marchent en région, pour tirer le pays «vers le haut».
Le ministre délégué aux Collectivités territoriales, Brice Hortefeux, devait clôturer les débats en fin de journée.c=http://www.up
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